L'accompagnement des personnes âgées, en particulier leurs besoins de prise en charge psychosociale sont aujourd’hui loin d’être satisfaits en Suisse. Les observations de la nouvelle étude publiée par la Fondation Paul Schiller, «Coûts et financement d’une bonne prise en charge au troisième âge» révèlent qu’en Suisse plus de 620’000 personnes de plus de 65 ans ont besoin d’un soutien. Or, pour couvrir les besoins effectifs de ces seniors, il manque d’ores et déjà 20 millions d’heures de prise en charge par an, ce qui correspond à une valeur équivalente de 0,8 à 1,6 milliard de francs.
Un accompagnement de qualité nécessite l’engagement de tous
Au vu des évolutions démographiques et changements sociétaux actuels, la situation n’est malheureusement pas prête de s’améliorer. Si rien n’est fait, la Suisse pourrait rapidement faire face à un manque criant de personnel aidant. Pourtant, un accompagnement de qualité présente également un avantage d’ordre économique: il évite les séjours à l’hôpital et les admissions précoces en foyer. Il soulage aussi les proches aidants en leur permettant de concilier plus facilement travail et vie familiale. La politique de la vieillesse doit se focaliser sur une approche globale de l’accompagnement et miser sur une collaboration étroite entre les proches, les bénévoles, les professionnels de l'accompagnement, des soins et de la médecine, ainsi qu’avec les autorités tant fédérales, cantonales que communales.
L'accompagnement pour tous a un certain coût
L'accompagnement a un prix et doit devenir une priorité pour la société. Pour que les personnes disposant de ressources limitées puissent également profiter d'un soutien approprié, un cofinancement public stratégiquement adapté est nécessaire. Indépendamment du type de résidence et de leurs besoins en matière de soins, toutes les personnes âgées doivent pouvoir avoir accès à un accompagnement personnalisé.
La solution préconisée de l'allocation de prise en charge
L’étude propose plusieurs pistes pour financer l'accompagnement des personnes âgées en Suisse. Une des solutions préconisées est la création d’une allocation de prise en charge: les personnes ayant besoin d'un accompagnement reçoivent un quota d’heures de prise en charge co-financé par l'État, indépendamment du fait qu’elles vivent encore chez elle ou dans un foyer. En fonction de leurs moyens financiers, une contribution personnelle peut leur être demandée. L'accompagnement devra être effectué par des organismes reconnus par l'État. L’«allocation de prise en charge pour le temps de prise en charge» s’appuie sur des instruments de financement existants (tels que les prestations complémentaires à l’AVS). Elle contribue également à l’extension et à la qualité de l’offre d'accompagnement.
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